Et dire qu’en France nos banquiers ont mauvaise réputation… Catherine, Vavina, Cyril, Luis, Thomas on pense à vous ! En effet, notre escapade en Argentine ne nous a pas laissés indifférents, et nous avons été charmés par de nombreux aspects :-)

 

  

 

Cette nation est belle et plurielle, à l’image des personnalités de son histoire : l’élégante Eva Peron, l’humaniste Pape François, l’idéaliste jeune Ernesto Guevara, le magicien Maradona, Carlos Gardel le poëte ou l’impertinente Mafalda. Accueillants et courtois, on nous laisse systématiquement une place assise dans le bus pour notre fille ; ici tout est culture et valeurs. Entre musique, danse et art nous avons recensé un grand nombre de librairie et de club sociaux.

 

    

Le dimanche, le must est San Telmo, les puces bobo… nombreux musées sont gratuits et richement dotés !

 

La table est un moment de partage et souvent les plats servis au restaurant sont destinés à l’être ; la vie se fait, comme chez nous, autour des repas et certaines spécialités comme la viande de bœuf, le vin ou le dulce de leche sont des fiertés nationales. Passionnés, voici sans doute l’héritage latin le plus prégnant de leur caractère. Tout est également politique ! Chaque jour nous avons vu des défilés de pro et anti-IVG arpenter les grandes artères de Buenos Aires et organiser des méga-rassemblements. Sur les portes des maisons, aux voitures ; chacun affiche son camp. Aux portes des administrations, un écrit vous informe d’une pré-grève et certains fonctionnaires sont visiblement souvent en pause…

 

 

Là est la zone d’ombre. Le pays convalescent connaît des revirements politiques ou chaque extrême acène des prescriptions économiques choc. La capitale concentre un tiers de la population mais trois quarts des richesses… une centaine de familles de propriétaires terriens vit dans un luxe inouïe et le reste de la population subit un coût de la vie où tous les produits importés (vêtements, jouets, produits de beauté, etc…) sont deux fois plus cher qu’en France (une tablette de chocolat Lindt coûte 4€, une parka simple de marque Columbia 400€, une planchette à stickers Djeco 10 à 12€) alors que le salaire moyen est de 500€.

Pire, le pays produit peu de richesses et l’inflation galope… en un an le prix d’un billet de bus à doublé et l’augmentation moyenne des prix de 15% asphyxie tout. La sanction de la déflation a encore frappé début juin : leur monnaie a été dévaluée de 30% par rapport à l’Euro.

 

Les banques, dans tout ça, compliquent la donne… imaginez : en tant qu’étrangers nous ne pouvons pas retirer d’argent dans une banque, il y faut un compte. Les locaux eux se présentent et prennent un ticket comme à la sécu avant d’avoir accès à la caisse ou le retrait maximum pourra être de 110€ (prévoir 20 minutes tout de même). Nous, nous pouvons accéder aux distributeurs à l’intérieur des banques; le retrait est plafonné et ils s’octroient, quelle que soit le montant, une commission fixe de 20€, du racket! Enfin beaucoup d’endroits refusent les cartes de paiement, certains se limitent au débit-card, et il vous faut alors donner une pièce identité, une adresse, un code et une signature.

 

Clairement, l’argent est une galère dingue ! En Uruguay, ou le dollar est monnaie nationale en parallèle du peso, les banques n’ouvrent que de 13h à 17h. Un policier en faction à l’extérieur contient la queue ; un agent de sécurité armé fait rentrer les clients un à un, et referme derrière lui.

 

Au delà de cette Astringence financière, l’économie du vin pose problème : l’an dernier, en raison de pluies diluviennes, la production à diminuée de 30%… en parallèle la consommation annuelle à chutée de 25% et désormais les Argentins consomment 24L de vin pour 50L de bière par an. Un dernier chiffre éloquent : le total des vins français indépendants importés en Argentine, pays de plus de 40 millions d’habitants, en 2016 dépasse difficilement 600 000€.

 

  

 

Est-ce une lubie de pays riches ? Dans la logique de notre quête, J’ai recherché auprès des professionnels des vins « biologico », « organic »… très surpris, ils m’ont tous répondu « ça n’existe pas ça ici », une bouteilles ou deux vaguement green mais sans label. A leur avantage les vignobles ici sont sous des climats secs et d’altitude élevée qui les exposent moins aux maux de la vigne et réduisent les traitements. Mais à l’image de l’absence de réglementation et d’indication géographique, la conduite de la vigne n’est pas transparente.

 

Instabilité politique, précarité financière, réglementation laxiste et désaffection du vin… nous quittons l’Argentine surpris de ce constat tourmenté. Nous y reviendrons en décembre par l’Amazonie et la Cordillère, au plus près des vignobles, avec l’enthousiasme du printemps austral pour passer du regard du consommateur à celui du viticulteur.

 

« Seguiremos adelante
Nous irons vers l’avant
Como junto a ti seguimos
Comme joints à toi nous continuons
{…}
Hasta Siempre Comandante »
Pour toujours avec toi, Commandant