Ah la route ! De retour à Montevideo nous « espérons » encore une journée supplémentaire et finalement voici venu la réception de notre camping-car : déposé à Anvers le 21 juin il lui aura fallu 6 semaines pour traverser l’atlantique et arriver le 7 août.

 

  

 

Au chapitre des « impondérables » le moteur ne démarre pas : la batterie a eu le mal de mer et il faut la remplacer (évidemment c’est une batterie de camion et ça ne court pas les rues). Nous devons également trouver à faire le plein d’essence, d’eau, adapter une bouteille de gaz locale et s’installer pour la nuit, face à la mer. La météo hivernale nous défie, de nouveau, et nous constatons que le chauffage est défaillant et la pompe à eau, aussi. Nous passerons la journée suivante à arpenter la ville de part en part pour trouver ladite pompe immergée… seul réconfort, notre vin du jour.

 

Lassés des puissants cépages stars, malbec et tannat, nous avons trouvé une rareté : un cabernet franc assemblé à du tannat; le cousin du Côt. Un nez fraichement épicé, subtilement mentholé, une bouche ample qui se tend pour laisser s’exprimer des arômes de fruits rouges vivaces : nous viennent alors à l’esprit les supers Loire de notre ami Xavier à St Nicolas de Bourgueil. Certes il n’y a pas la profondeur du terroir, l’âme, mais finalement ce modeste vin Urugayen, sans doute l’un des moins chers que nous ayons bu, restera le meilleur !

 

 

 

Grégoire, un restaurateur français installé depuis 6 ans à Montevideo (les croissants qu’il fait tous les matins sont à tomber :), nous a éclairé : depuis peu les goûts évoluent. Certes les Uruguayens sont les premiers dévoreurs de viande de bœuf au monde, mais désormais ils s’intéressent aux légumes et à de nouvelles saveurs : champignons, cuisines du monde, sushi et cuisine Française… Cette évolution de leur palais se traduit par un changement dans l’industrie du vin et de petits domaines, dans une région à l’est que nous visiterons en janvier, commencent, timidement, à sortir des sentiers battus.

 

 

Nous prenons la route pour l’ouest et rejoignons Colonia del Sacramento, un joli village hispanique inscrit au patrimoine de l’Unesco, épicentre d’une région viticole. La pampa que nous traversons rappelle par certains aspects la Camargue : partout des vaches, énormément de vaches ! En ville nous poussons la porte de la vitrine d’un domaine : le tannat (cépage du madiran) est ici une fierté nationale. Pour 10€ une dégustation de deux vins, quelques billets verts supplémentaires et nous pourrons visiter le chai. Si nous achetons du vin alors nous aurons un discount sur le restau ;-) C’est joli, super bien charté, le sourire bright et l’étiquette flatteuse : la bosse du commerce Yankee nous fait fuir !

 

  

 

En quittant la région nous n’auront pour ainsi dire pas vu de vignes… seulement deux bodegas entourées de quelques cèpes de vignes, façon jardinet… mais les 300km qui nous séparent de l’Argentine ne sont qu’une plaine bien plus propice à l’élevage bovin qu’à la viticulture. Du vin sans raisins ? Sans doute de grands champs irrigués… nous n’avons pas voulu en savoir plus.

 

De retour sur le sol argentin nous parcourons 600km vers le nord pour rejoindre l’amazonie… ici fini la vigne. La météo hivernale nous gratifie d’un bon 25°, ciel bleu, foret dense et terre rouge. Les deux ressources sont le bois, des méga-scieries produisent des planches « durables » et les plantations de maté… cette herbes riche en caféine, cousine du thé, est consommée par tous les sud-américains à longueur de journée : tous, dans la rue, dans le bus, au bureau, ont en main une calebasse remplie de feuilles sur laquelle ils versent un peu d’eau chaude et aspirent l’infusion à l’aide d’une paille (certains, même, la parfume avec l’herbe qui fait sourire ;-) ).

 

  

 

Nous voici enfin sur la route : un sentiment de liberté nous porte ;-) A suivre au prochain épisode nous partagerons un coup de cœur fait d’animaux sauvages, de missions, d’anciens soldats allemands et de vins oubliés…

 

PS: merci à tous de vos nombreux messages qui nous font chaud au coeur et de vos partages de lecture (Gaelle au top !).

 

Voici notre parcours depuis Montevidéo…